Martin de Tours et l'évangélisation des campagnes de l'Ouest,
21 mars 2009, Maison diocésaine de Saintes (pour plus d'information, voir Caritaspatrum). Ci-dessous, Vitrail de l'hôtel de Cluny, Musée national du Moyen Âge (France). Image Pierre-Emmanuel Malissin et Frédéric Valdes (28.05.07).
Qu'est-ce qu'évangéliser ? Qu'est-ce que faire naître des communautés chrétiennes dans des cultures qui n'ont jamais entendu parler du Christ ? Qu'est-ce qu'être témoin d'une espérance qui nous permet d'aller sereinement vers demain au milieu d'autres systèmes de valeurs ou de croyances ?
Telle fut l'expérience de Martin, un ancien soldat, fondateur de la première communauté monastique d'Occident à l'instigation de l'évêque Hilaire de Poitiers, et que, bientôt, les chrétiens de Tours réclameront comme pasteur.
Or Martin était illettré, venait d'une région reculée et lointaine de l'empire romain, ne parlait pas le gaulois des paysans de l'Ouest. Pourtant en quelques années - de 371 à 397 -, il va devenir l'Apôtre des Gaules selon l'expression de son biographe Sulpice Sévère, ce que rappellent toujours aujourd'hui les 220 villes ou villages de France placés sous son patronage.
C'est à cette extraordinaire figure apostolique et à sa "stratégie missionnaire" que va s'attacher cette première Petite Journée de Patristique à Saintes.
Communications :
Léopold Maurel (archéologue départemental) :
La villa de l'époque gallo-romaine aux débuts du Moyen-Âge : l'exemple du site de Saint-Saturnin-du-Bois en Charente Maritime.
Pascal-Grégoire Delage (Séminaire de Bordeaux) :
Auditeurs des Champs, auditeurs des villes : les supporters de Martin de Tours.
Vincent Zarini (Université Paris 4 Sorbonne) :
La spiritualité de la rencontre dans les Vies antiques de Saint Martin.
Marc Milhau (Université de Poitiers) :
Les "vertus" de Saint Martin.
Michel Cozic (Université de Poitiers) :
Saint Martin et Paulin de Nole, une amitié "paradoxale" ?
Annie Wellens (écrivain)
Vérité littéraire d'une hagiographie.
Pour toute demande de renseignements, n'hésitez pas à contacter eutropius@wanadoo.fr
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La correspondance d'Ambroise de Milan,
26-27 Novembre 2009, Saint-Etienne et Lyon (France)
Pour plus d'information, voir le site web des Sources chrétiennes
Durant ces deux jours, une vingtaine de spécialistes français, allemands, autrichiens, italiens, ... présenteront des communications de 20 à 30 minutes (maximum) dans la langue de leur choix (le français n'étant pas de rigueur) sur La correspondance d'Ambroise de Milan. Ce colloque, le premier sur ce thème, vise à mettre en lumière toutes les fascettes et les richesses des lettres de l'évêque de Milan, un des écrivains ecclésiastiques latins les plus importants du 4e siècle après J.-C. Ses lettres pourront être abordées sous tous les angles possibles : transmission et constitution de cette correspondance ; aspects personnel (lettres familières ou consolationes), littéraire, exégétique, poétique, philosophique, scientifique, théologique, doctrinal ; questions de chronologie, d'histoire, de politique ; destinataires ; relations avec les contemporains ; influence sur ces derniers ; regards de la postérité... liste qui est loin d'être exhaustive. Les actes du colloque seront publiés dans la collection dirigée par G. Nauroy, chez Peter Lang : "Recherches en littérature et spiritualité". Contacts : Aline Canellis (aline.canellis@orange.fr) et Laurence Mellerin (laurence.mellerin@mom.fr)
Bastit, A. (Université de Metz, France)
Sujet à préciser (interprétation des Evangiles)
Canellis, A. (Université Jean Monnet Saint-Etienne, France)
Les lettres exégétiques d'Ambroise sur les Petits Prophètes.
Cutino, M. (Facoltà di Lettere e Filosofia, Palermo, Sicilia)
Présence de Philon dans la correspondance d'Ambroise.
Gain, B. (Université Stendhal Grenoble 3, France)
Sujet à préciser (sur un nouveau manuscrit de la correspondance d'Ambroise).
Gerbenne, B. (Université de Bourgogne Dijon, France)
Aspect doctrinal de la correspondance d'Ambroise.
Gosserez, L. (Université Stendhal Grenoble 3, France)
L'Exameron dans les lettres de saint Ambroise.
Le Gall, A. (Université de Rennes, France)
La lettre 53 à Théodose comme modèle de littérature épistolaire, diplomatique et ecclésiastique à la fin du 4e siècle.
Maschio, G. (Seminario Vescovile di Vittorio Veneto, Italia)
Aspetti esegetici dell'epistolario ambrosiano.
Mattei, P. (Université Lumière Lyon 2, France)
Sujet à préciser.
Mazières, J.-P. (Université de Toulouse, France)
Le testament spirituel d'Ambroise.
Moreschini, C. (Università degli studi di Pisa, Italia)
Un riesame della filosofia pagana di Ambrogio.
Moretti, P. F. (Università degli studi di Milano, Italia)
Aspetti lessicali delle Epistole di Ambrogio.
Nauroy, G. (Université de Metz, France)
Les éditions de la Correspondance d'Ambroise : état présent de la question ou Formes de l'exégèse dans la Correspondance d'Ambroise.
Nazzaro, A. (Università Federico II, Napoli, Italia)
Les lettres 61 et 62 Migne de saint Ambroise.
Pasini, C. (Biblioteca Apostolica Vaticana, Roma, Italia)
Le quattre lettere inviate da Ambrogio a Simpliciano.
Passarella, R. (Università degli studi di Milano, Italia)
Una lettura del'epistola 62, con particolare riferimento alla modalità di narrazione delle vicende di Sansone, tra testo biblico e letteratura classica.
Savon, H. (Université de Bruxelles, Belgique)
Les dossiers scripturaires dans la correspondance de saint Ambroise.
Vieillard, D. (CELIS, université de Clermont-Ferrand, France)
Sujet à préciser.
Zelzer, M. (Öster. Akademie der Wissenschaften, Wien, Österreich)
Ambroise et la théorie épistolaire des Grecs.
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Libanios, le premier humaniste, Colloque international en hommage à Bernard Schouler, Education, pensée, politique, culture et rhétorique chez un auteur du 4e s. après J.-C.
Organisé par Pierre-Louis Malosse, dans le cadre du Centre Libanios.
(Ce colloque n'en est pour le moment qu'au stade du projet. Vous pouvez pour le moment consulter le texte de présentation de cette rencontre ci-dessous ou le site web).
Sous plusieurs aspects, Libanios fait figure de lointain ancêtre des humanistes du Quattrocento et de la Renaissance. Comme eux, il a les yeux fixés sur la culture héritée de ce qui est déjà en son temps une Antiquité. Et ce n'est pas une admiration inerte : cette culture est pour lui le meilleur moyen d'agir sur le présent, l'arme pour en dénoncer les erreurs, l'instrument de son progrès. Ecrivain et penseur de référence dans l'Antiquité tardive, même pour les chrétiens, presque égalé aux auteurs classiques par les Byzantins, il fut aussi l'objet d'un vif intérêt en Occident pendant la Renaissance et au début de l'âge classique, mais connut une éclipse par la suite, particulièrement au cours de ce qu'on pourrait appeler le siècle de la modernité triomphante (approximativement de 1870 à 1970) : trop rhétorique quand la rhétorique était discréditée, trop tardif pour l'école littéraire, trop littéraire pour les philosophes et les historiens, trop païen pour les patristiciens, trop rétrograde pour les partisans du "sens de l'histoire". En revanche, au 20e siècle finissant et au 21e commençant, le renouveau des études libaniennes est saisissant. Ainsi, au cours des vingt dernières années, on dénombre environ 130 publications consacrées au sophiste, dont une trentaine de livres entiers. Un colloque spécifique permettra donc de mettre en évidence le "retour de Libanios" propre à notre époque, de nouer les fils des diverses recherches en cours et d'ouvrir de nouvelles perspectives.
Au cours du 20e siècle l'attention s'est portée surtout sur l'intérêt historique de Libanios, son témoignage sur la société et les lois de son temps, sur les empereurs du 4e siècle - en particulier Julien -, sur ce qu'il donne à connaître des élites et de leur idéologie sous le "Nouvel Empire" constantinien, dans une moindre mesure sur les rapports entre christianisme et paganisme. C'est un autre Libanios - le même, pourtant, et le rapport à l'histoire ne peut être totalement omis - qui nous intéressera en priorité ici, principalement celui que fit connaître dès 1973 la démarche originale de Bernard Schouler dans son Libanios et la tradition hellénique, bref l'écrivain et le penseur - penseur engagé, écrivain soutenant des causes - qui s'emploie à maintenir ou à revivifier la culture grecque. On justifiera alors (à moins qu'on ne veuille au contraire la contester) la définition de Libanios comme "premier humaniste". Parmi les traits caractéristiques de Libanios, traits qui furent aussi, bien plus tard, ceux de l'humanisme, seront à étudier plus particulièrement la pensée politique, le souci de l'éducation, l'attention portée à la langue, la psychologie, l'emploi de la rhétorique et sa mise au service du bien, la réinterprétation de l'histoire de la Grèce et de la mythologie. Le concept de pensée politique est à prendre au sens large, s'étendant de la question précise du gouvernement et de la mission du roi au fonctionnement général de la société et à la définition du rôle de chacun dans le corps social, à tous les étages, famille, cité, empire - bref toute une vision du monde. Sont à inscrire au titre de l'éducation non seulement les idées générales sur l'utilité de la culture, mais encore la pratique d'enseignant de Libanios et l'action du maître en faveur de ses élèves. Quant à la rhétorique, il serait sans doute avantageux d'explorer particulièrement les corpus encore trop partiellement étudiés des déclamations et des lettres.