Thursday, November 3, 2011

Les interactions chez les religieux, Antiquité tardive-fin du XIXe siècle : emprunts, échanges et confrontations, Saint-Etienne, 24-26.10.2012


Appel à contributions
Colloque international organisé par le CERCOR, les 24, 25 et 26 octobre 2012.

L'agrégation en communauté religieuse a presque toujours un caractère identitaire. Celui-ci trouve notamment à s'exprimer dans des références exclusives ou combinées à un ou des personnages « fondateurs », un établissement originel, un corpus d'œuvres, un idéal spirituel, une tradition, des pratiques ou un habit spécifiques ou bien encore une règle religieuse entendue au sens large (regula, consuetudo, ordo, institutio ou constitutiones,...).   
De ce fait, les communautés religieuses inclinent au renforcement des qualités particulières qui traduisent leur appropriation de la quête du Salut et leurs singularités dans le partage d'une même vision du « monde ».

Dans la longue durée, ce phénomène de ségrégation volontaire s'amplifie à la mesure de la multiplication des nouvelles expériences religieuses. Il s'ordonne progressivement, en particulier du fait des discriminations opérées à l'initiative de la papauté (nomenclature, taxinomie, hiérarchisation). Sa conséquence est un effet de saturation, « monde plein » des religieux où la survie implique une construction comparative des communautés parfois exacerbée jusqu'à la rivalité.
Aussi, dans une dynamique permanente d'échanges et de confrontations éphémères ou durables, les communautés s'établissent dans la reconnaissance réciproque ; s'affirment par la diffusion auprès de leurs homologues de leur esprit propre, leurs idéaux, préceptes ou pratiques ; se renouvellent en trouvant chez d'autres des modèles, des repoussoirs ou des exemples qu'elles adaptent.

Les travaux sont déjà relativement nombreux qui sont isolément dédiés à certaines des modalités manifestes d'interactions telles que la réforme, les emprunts coutumiers ou les conflits. Mais la grande diversité des interactions chez les religieux mérite un regard d'ensemble.

C'est pourquoi le Cercor appelle à poursuivre la réflexion sur ce thème à l'aide des repères suivants :

* Les origines des interactions :
- initiatives spontanées, en provenance des communautés elles-mêmes (unilatérales, bilatérales, multilatérales) ;
- initiatives des autorités laïques ou ecclésiastiques, initiatives pontificales ;

* Les modalités des interactions :
- l'intervention dans les affaires internes d'une autre communauté notamment via un processus réformateur (appelé ou subi) ;
- la reconnaissance réciproque, l'échange et le partage, (échanges épistolaires, échanges d'ouvrages, associations spirituelles, ...) ;
- l'imitation, l'emprunt, la révérence ;
- la concurrence, voire la rivalité, parfois exacerbées jusqu'au conflit ;

* les divers plans des interactions :
- interactions internes à une communauté, entre le supérieur et la communauté : sanctions et corrections mais aussi ajustements dans l'ordo ou la coutume ;
- interactions internes à un ordre au sens institutionnel : les visites, les sanctions et leurs effets ; les réactions internes à l'autorité centrale ; les solidarités matérielles ;
- interactions entre ordres eux-mêmes ;
- interactions avec une instance ecclésiastique « supérieure », essentiellement la papauté : imposition d'une règle ou d'un ordre, réalité ou fait de nomenclature issu de la Curie romaine (modalités de création des règles du monachisme romain oriental à l'époque moderne) ;
- interactions passé-présent : en particulier pour la période moderne, interactions entre les modèles religieux anciens (organisation, habitus) - monastiques ou non - et les nouvelles formes de vie consacrée (ordres de clercs réguliers, congrégations cléricales, congrégations laïques, ...) ;

* les formes des interactions et plus encore leurs effets, en particulier dans les domaines suivants :
- la vie spirituelle, entendue au sens large : adoption de modèles spirituels externes, partage ou emprunt de figures spirituelles, circulations hagiographiques, circulation de modèles iconographiques ; à l'époque moderne émergence du discours sur « l'esprit » des ordres religieux, discours unifié sur la vocation à la vie religieuse ;
- la pratique liturgique, l'élaboration des propres liturgiques ;
- les mobilités humaines (pérégrinations monastiques, déplacements de couvents, de moines ou de frères, changements d'ordre ou de règle, ...) ;
- le pouvoir, la construction et la production normatives (notamment les inclusions de normes allogènes ou les emprunts à celles-ci, les pratiques de dévolution des pouvoirs internes aux communautés) ;
- la vie intellectuelle et les préoccupations savantes, les échanges de livres et d'idées ;
- le genre de vie quotidien et l'organisation interne de la communauté ;
- la vie économique (partages de terres ou compascuités, relais financiers communs, ..., affirmation des divergences conceptuelles à l'égard de la propriété ou rivalités concrètes).


Comité scientifique :
Jean-François BRUN
Philippe CASTAGNETTI
Frédérique COSTANTINI
Noëlle DEFLOU-LECA
Manuel De SOUZA
Sylvain EXCOFFON
Daniel-Odon HUREL
Annick PETERS-CUSTOT
Sylvain TROUSSELARD
Ludovic VIALLET

Proposition de communication à envoyer de préférence avant le 10 novembre 2011 au Cercor : cercor@univ-st-etienne.fr
CERCOR - UMR 8584
Site Tréfilerie - Bât. M
35, rue du 11 novembre
42023 St Etienne Cedex 2