Source : Site du colloque.
Sans doute, comme
vient de l’écrire récemment D Meyer, l’historiographie est-elle l’un des genres
littéraires les plus caractéristiques, les plus innovateurs peut-être de
l’Antiquité tardive (ici considérée comme s’étendant du IVe au VIIe s). A
travers la diversité de ses formes (Res gestae, Histoires ecclésiastiques,
chroniques ou encore Vies de saints), la nature de ses visées démonstratives
(histoire profane/ histoire confessante), la variété des langues de composition
et/ou de conservation (grecque, latine ou syriaque surtout), l’œuvre
historiographique vise à doter la culture spécifique des lecteurs en la
nourrissant de l’expérience, recueillie et interprétée, du passé. A cet égard,
l’un de ses enjeux est donc de circonscrire, sélectionner et médiatiser les
connaissances plus anciennement élaborées pour que leur utilité, réelle ou
supposée, puisse être actualisée en fonction de besoins nouveaux assignés au
temps vécu. Un tel dessein s’articule aussi à la nécessité d’introduire les
changements de sens motivés par la transformation du rapport aux cadres mêmes
de la pensée (temps, espace, régime …) A l’examen de ce souci principal, qui
embrasse les différents champs du savoir (depuis les sciences naturelles
jusqu’à la théologie en passant par la politique) l’on peut distinguer quatre
modi procedendi principaux qui caractérisent les ouvrages qui nous sont
transmis en totalité ou de façon fragmentaire:
1) la préservation
de la documentation précédente (logique d’insertion des pièces)
2) la conservation
de passages d’ouvrages précédents (logique compilatoire)
3) la
confrontation avec des affirmations jugées erronées ou boiteuses (logique de
réfutation, de correction ou de complément),
4) La mise en
évidence de savoirs nouveaux censés réduire au silence les connaissances
alternatives jugés trop solidaires des schèmes anciens d’explication du monde
(logique d’exclusion).
C’est donc à
l’étude de ces stratégies et de ces objectifs narratifs souvent antagonistes
que nous vous convions à participer, afin de mieux mettre en évidence comment
s’élaborent, interagissent ou s’ignorent des représentations informées du
devenir du cosmos et de la marche des hommes.
Les organisateurs
Philippe Blaudeau, Professeur d’histoire romaine Université d’Angers/Institut
Universitaire de France/CERHIO (UMR 6258) Peter Van Nuffelen, professeur
d’histoire de l’Antiquité tardive (Université de Gand). Les langues de
communication pourront être le français, l‘anglais, l’italien, l’allemand ou
l’espagnol. Une publication des actes est prévue.
PROGRAMME
Jeudi 31 mai :
accueil 9h30
10h – PHILIPPE BLAUDEAU (Université d’Angers,
France), Introduction
I ) SE DOCUMENTER
POUR TRANSMETTRE : LA QUESTION DES SOURCES
Présidence PETER
VAN NUFFELEN
10h30 – FEDERICO
FATTI (Université de Pérouse, Italie), L’historien qui sélectionne: Sozomène et
Eustathe de Sébaste.
11h – DOMINIC MOREAU (Université de Strasbourg,
France), Les actes pontificaux en tant que source des historiens et
chroniqueurs de l’Antiquité tardive.
11h30 – ANDY HILKENS, (Université de Gand, Belgique),
The Anonymous Syriac Chronicle of 1234 and its sources for Pre-Christian Times.
II) S’IDENTIFIER
POUR TRANSMETTRE ? LOGIQUES D’APPARTENANCE ET PROJET HISTORIOGRAPHIQUE
Présidence
PHILIPPE BLAUDEAU
14h30 – ALBERTO
CAMPLANI (Université de Rome-La Sapienza, Italie), La question de l'identité
religieuse dans l'historiographie ecclésiastique égyptienne entre IVe et VIe
siècles.
15h – GEOFFREY GREATREX (Université d’Ottawa, Canada),
Théodore le Lecteur et l’histoire profane dans l’historiographie écclésiastique
au VIe siècle.
Pause
III) COMPOSER POUR
TRANSMETTRE : AUTOUR DE LA NATURE DES GENRES HISTORIOGRAPHIQUES.
16h – RAMON TEJA (Université de
Camtabrie-Santander, Espagne), La Vita di Porfirio di Marco il Diacono: storia
o invenzione letteraria?
16h30 – GIUSTO
TRAINA (Université de Paris-Sorbonne, France), Tradition et innovation dans la première historiographie
arménienne.
17h – THOMAS DESWARTE (Université d’Angers,
France), L'Historia Wambae de Julien de Tolède
Vendredi 1er juin
IV) PENSER
L’HÉRITAGE Á TRANSMETTRE : LE STATUT DES CONNAISSANCES ISSUES DES SAVOIRS
ANCIENS
Présidence
JEAN-MICHEL MATZ
9h – DORIS MEYER (CNRS, UMR 7044), Débat
cosmologique et discours historique chez Philostorge.
9h30 – UMBERTO
ROBERTO (Université Europea Rome, Italie), Cronaca universale cristiana e
sapienza pagana : Giovanni Malala e Giovanni di Antiochia.
Pause
V) MODÉLISER POUR
TRANSMETTRE : FIGURES ET CONTRE-FIGURES PASSÉES DE L’AUTORITÉ DANS LES RÉCITS
HISTORIOGRAPHIQUES
10h30 –
FRANCESCA P. BARONE (Université de
Toulouse, France), EDITH PARMENTIER (Université
d’Angers, France), L'élaboration de l’histoire du règne d’Hérode et sa transmission
dans l’Antiquité tardive.
11h – PATRICIA GAILLARD-SEUX (Université
d’Angers, France), Le portrait physique des empereurs dans l’Histoire
Auguste
11h30 – OLIVIER
HUCK (Université de Strasbourg, France), Constantin, législateur chrétien. Naissance
et diffusion d'un topos d'Eusèbe de Césarée à Sozomène.
Déjeuner
Présidence
GEOFFREY GREATREX
14h – ECKHARD WIRBELAUER (Université de
Strasbourg, France), La riche mémoire d'un évêque de Rome méconnu, Silvestre
14h30 – TIMO
STICKLER (Université d’Iéna, Allemagne) , Olympiodor und Constantius III.
15h – AVSHALOM LANIADO (Université de
Tel-Aviv, Israël), Jean d’Antioche et les débuts de la révolte de Vitalien.
Pause
VI) AFFRONTER LA
DURÉE POUR TRANSMETTRE : LA POSTÉRITÉ DE L’HISTORIOGRAPHIE TARDO-ANTIQUE
16h – BRUNO BLECKMANN (Université de
Düsseldorf, Allemagne), Photius et l'historiographie de l'antiquité tardive.
16h30 – PETER VAN
NUFFELEN (Université de Gand, Belgique), Conclusions
Comité
d’organisation :
Philippe BLAUDEAU,
professeur d’Histoire romaine, Université d’Angers, CERHIO UMR 6258
Patricia GAILLARD,
MCF Histoire ancienne, Université d’Angers, CERHIO UMR 6258
Edith PARMENTIER,
MCF Histoire ancienne, Université d’Angers, CERHIO UMR 6258
Peter VAN
NUFFELEN, Professeur d’Histoire ancienne, Université de Gand, Belgique
Comité scientifique
:
Philippe BLAUDEAU,
professeur d’Histoire romaine, Université d’Angers, CERHIO UMR 6258
Ramon TEJA,
professeur d’Histoire ancienne, Université de Santander, Espagne
Giusto TRAINA,
professeur d’Histoire romaine, Université de Paris IV Sorbonne,
UMR 8167, Orient
et Méditerranée, Monde byzantin.
Peter VAN
NUFFELEN, professeur d’Histoire ancienne, Université de Gand, Belgique.
Eckhard
WIRBELAUER, professeur d’Histoire romaine,
Université de Strasbourg,
UMR 7044, Étude
des civilisations de l’Antiquité.
Centre de
Recherche Historique de l’Ouest-Angers
Maison des
Sciences Humaines
5 bis, boulevard
Lavoisier
49045 – ANGERS
cedex 01
Tél. 02 41 22 63
91 – Fax : 02 41 22 63 95
Courriel :
giliane.thibault@univ-angers.fr